La laine : une matière pas si éthique que l’on pense
La laine est une fibre d’origine animale, issue de la toison du mouton que l’on utilise depuis des décennies. Cependant, dans le quotidien on a tendance à généraliser et dire laine pour tous les poils d’animaux (alpaga, lapin angora, cachemire…). La plupart des élevages se trouvent en Australie principalement (20% de la production mondiale), Nouvelle Zélande, Argentine, Royaume-Uni, Iran et Chine.
Quand le poil pousse les glandes sécrètent une graisse et de la sueur composé de suint et de cholesthérine qui va enduire le poil d’un revêtement protecteur.
On distingue souvent 2 types de laine :
- la laine peignée fait avec des fibres longues et fines pour faire des tissus au toucher sec comme du pied-de-poule, du prince de galles…
- la laine cardée fait avec des fibres plus irrégulières est souvent plus douce et moelleuse, on pourra l’utiliser pour des draps de laine, du tweed…
Les propriétés de la laine
- La laine est dite hygroscopiques. Un nom compliqué pour dire qu’elle est capable d’absorber 50% de son poids en eau. Elle va ainsi aspirer tout doucement les liquides (tel que la transpiration), puis les laisser s’évaporer tout aussi lentement.
- Elle a aussi des propriétés adiathermique, c’est à dire qu’elle isole autant du froid que du chaud. Elle est donc la parfaite alliée des longue soirée d’hiver au coin du feu.
L'importance du bien-etre animal
D’après le livre Fashion de Catherine Dauriac, il faut une toison de mouton pour faire juste 1 pull. Un mouton produit en moyen 3KG de toison brute. Une fois toutes les étapes précédentes réalisées, il ne restera plus qu’un kilo de laine, le reste étant récupéré pour faire feutrage, de l’isolation, ou du paillage de jardin. À la fin du processus, il ne reste que 30% de la toison d’origine.
On se rend donc bien compte qu’il faut beaucoup d’étapes pour peu de rendement, ce qui n’est pas rentable pour la plupart des éleveurs. L’élevage est donc désormais majoritairement destiné à l’alimentation, et les éleveurs obligés de tondre leur mouton pour leur bien-être se retrouvent à vendre la laine à bas coût à des usines chinoises.
Pour augmenter la rentabilité la tonte est parfois violente. Les moutons sont plaqués au sol, et se retrouvent avec des blessures et infections parfois mortelles. Ils tondent jusqu’à 50 bêtes à l’heure ! Certains tondeurs, pratique aussi le Mulesing qui est une pratique qui consiste à retirer la peau au niveau des fesses des moutons pour éviter les infections. En réalité, cette pratique est très douloureuse et peut être remplacée par d’autres pratiques beaucoup moins barbares.
La majorité des laines qu’on retrouve dans le commerce ne sont donc pas très éthiques car il n’y a aucun contrôle fait sur le bien-être animal, et qu’elle traverse la planète pour être transformé en Chine. De plus, au moment du lavage de la laine, les solvants chimiques sont renvoyés dans les rivières.
Pour éviter toutes ses déconvenues, il est primordial de choisir une laine tracée qui permet de veiller au bien être animal. On peut s’appuyer sur des labels comme Le responsable Wool Standard qui garantit le bien-être animal et le respect de l’environnement, dont notamment le fait que le tondeur ne pratique pas le museling. On peut aussi faire confiance au label Nativa.
Comment reconnaitre un poil de mouton ?
Je suis sur que vous ne vous êtes jamais posé cette question 😅, pourtant c’est assez facile d’y répondre.
On reconnaît bien la laine car à l’œil nu, elle forme des poils frisés avec une longueur allant de 3 à 30cm. Si on est plus curieux et qu’on regarde la fibre au microscope on remarquera qu’elle est ronde et qu’elle possède des écailles qui ressemblent à des tuiles de toit.
Comment on fabrique la laine?
Une fois la laine extraite, elle va être triée par qualité suivant certains critères : longueur, épaisseur, finesse, élasticité, teneur en suint, blancheur.
On retrouve donc de la laine de 1er choix, de la laine secondaire, les blousses (issues des déchets de la filatures, la laine est trop courte et sera réinséré dans un autre fil) et la laine de reconnaissance ou recyclée.
Ensuite c’est le moment de laver laine pour enlever ce fameux suint. On procède ensuite à l’épaillage pour enlever tous les débris végétaux qui se sont accrochés à la laine. On passe ensuite à l’étape de l’ensimage qui consiste à mettre de l’huile dans la fibre pour la rendre plus souple et glissante. Cela va permettre ensuite de passer au cardage et au peignage.
La fibre est prête pour te tricotter un joli pull 🧶 !