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Précommande : la nouvelle solution pour éviter le sur-stock ?

Tu as lancé ta première collection et voilà qu’il te reste un énorme stock d’un modèle qui n’a pas plu et qui t’empêche de lancer ta prochaine collection car il empiète sur ta trésorerie…

Tu te rappelles alors cette fameuse jeune marque éthique qui utilise la précommande. Et si tu faisais la même chose ?

Le précommande est de plus en plus plébicitée auprès des jeunes marques qui se lancent. Elle a de nombreux avantage comme d’éviter le sur-stock, valider l’intérêt d’un produit et diminuer les coûts de production. Mais est-ce que c’est la meilleure méthode ? Existe t’il d’autres systèmes plus agiles ? Et comment peut-on la mettre en place ? C’est ce que nous allons découvrir dans cet article.


La précommande VS la production classique

L’ancien système : la production classique

La production classique est la méthode la plus connue, c’est celle qui consiste à tenter de deviner les ventes qu’on va faire et d’acheter un stock précis auprès de son fabricant. Ce fonctionnement peut engendrer une surproduction et donc un stock d’invendus qui peut être fatal pour les jeunes marques de mode. On n’arrives pas à déterminer précisément ce qui va se vendre et donc à s’adapter à la demande du client.

Elle est aussi peu éthique, car elle pousse les marques à créer des besoins chez le consommateur, en poussant les ventes avec des prix très bas. Le client se retrouve avec un produit, dont il n’a pas vraiment envie et qui finira certainement dans des décharges à ciel ouvert dans les pays du tiers-monde.

Tu le comprends bien, la méthode classique de production n’est plus adapté à notre monde actuel.

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Le nouveau système : la précommande

Et c’est pourquoi je conseille à mes clients maintenant de passer par la précommande.

On produit uniquement ce que le client a commandé. Ce système a de nombreux avantages : éviter le sur-stock, proposer une personnalisation du produit, et surtout gros avantage pour les jeunes marques avoir les fonds nécessaires avant de lancer la production. Néanmmoins, elle possède l’inconvénient de faire attendre plus ou moins longtemps après l’acte d’achat ce qui peut être un frein à la vente.

Le système de pré-commande est celui que nous avons mis en place avec ma cliente créatrice de la marque Blaune. Il lui a permis de récupérer des fonds rapidement pour lancer la production. Sans ce système, elle n’aurait pas pu produire autant. Beaucoup de jeunes marques on recourd à ce modèle, dans ce cas là on apelle cela une campagne de crowdfunding, puisque c’est en quelque sorte les futures clients donnent de l’argent pour avoir assez pour lancer la prodcution.

Néanmoins, il lui a demandé une grande agilité et beaucoup de pédagogie auprès de ses clients. Pour que le système de pré-commande soit une réussite, il y a un gros travail de communication à mettre en place avec ton client pour qu’il comprenne les bénéfices de ce système. C’est un service très contraignant, puisque le client doit attendre un à plusieurs mois. Il doit donc adhérer aux valeurs éthiques de l’entreprise et comprendre que tu fais cette démarche dans le but de ne pas surproduire.

Pour que la relation reste équitable, tu peux en échange du fait qu’il accepte d’attendre plusieurs mois, lui proposer un prix plus bas spécial précommande, ou un petit cadeau en plus.


Les autres systèmes de production auxquelles on ne pense pas

La production à la demande

La production à la demande a pour objectif de segmenter la production dans le temps, pour s’adapter aux données de vente collectées en réservant à l’avance des capacités de production. L’avantage réside dans le fait de produire à nouveau uniquement les modèles qui ont marché plutôt que de commander « dans le vent » des quantités parfois décorrélées de la réalité du marché.

Par exemple, on va réserver pour 300 pièces, on produit dans un premier temps 50 pièces d’un tee-shirt 1 et 50 pièces du tee-shirt 2. Une fois les ventes analysées, on se rend compte que le tee-shirt 1 s’est beaucoup mieux vendus, on décide alors de stopper la production du tee-shirt 2 et on lance une production des 200 pièces restantes réservée pour le tee-shirt 1.


La production réactive

La production réactive est une des moins développée car la plus complexe. Elle consiste dans le fait d’avoir sa chaîne de production très près de ses locaux et de pouvoir répondre extrêmement rapidement aux demandes en flux tendu. Elle demande une structuration complète de l’entreprise vers ce mode de fonctionnement dans le but d’obtenir des délais d’approvisionnement très courts qu’on appelle « lead times ».

Par exemple, l’entreprise française de pièces à manches Lener Cordier a repensé son entreprise pour être la plus réactive possible. Son agilité réside dans le fait que l’entièreté de la chaîne de valeur appartient à l’entreprise en passant de la création, au modélisme et à la confection.

Elle possède également la marque en propre MOUT-MOUT, une marque unisexe made in France de produit en sherpa (= moumoute). Pour éviter la sur-production la marque produit à la demande depuis son propre atelier situé dans le nord de la France. Elle s’engage à livrer en 15 jours ouvrés après la commande. Un vrai exemple d’agilité !

Marque agile moutmout

Une autre marque excelle dans ce modèle depuis des années, c’est Petit Bateau. L’un de ses principaux ateliers de fabrication lui appartient et est situé en France. Grâce à cela, la marque peut produire en flux tendu et n’est pas tributaire des minimums de commande.

Évidement, ces méthodes ne sont pas à prendre séparément, c’est à toi d’explorer chacune de ces solutions voir à les coupler, pour t’adapter à tes produits, et tes moyens.

Maintenant place aux conseils !


Mes conseils pour mettre en place un système de précommande

Rendre la précommande sexy pour ton client

Pour rendre la précommande attrayante et engager ton client, il est essentiel de jouer sur plusieurs leviers psychologiques.

Le premier est l’effet de rareté. En fixant une date limite de précommande, tu crées un sentiment d’urgence qui pousse à l’achat. Un exemple inspirant est celui d’Asphalte, qui propose un caban femme avec un compteur visible sur son site, indiquant qu’il ne reste que 4 jours pour passer commande. Cela crée un effet de « c’est maintenant ou jamais », incitant les clients à ne pas procrastiner. Attention toutefois à ne pas rendre la période de précommande trop longue – idéalement, 7 jours suffisent pour maintenir l’intérêt sans l’épuiser (sauf si tu fais une campagne de crowdfunding où le timing est souvent beaucoup plus long).

Compte à rebours fin des précommandes

Le second levier est de proposer un prix attractif pendant la période de précommande. Asphalte, encore une fois, propose son caban femme à 279 € en précommande, alors que le prix final sera de 349 €. Cet écart de prix motive le client à se décider rapidement, en lui donnant la sensation de bénéficier d’une véritable opportunité à saisir dès maintenant.

prix spécial précommande

Faire de la pédagogie en expliquant en détail le principe de la précommande

Le concept de la précommande peut souvent sembler flou et contraignant pour le client, notamment parce cela lui demande d’attendre plusieurs mois avant de recevoir sa commande.

Pour éviter cette confusion et rassurer ton client, il est essentiel d’expliquer clairement le processus. Asphalte, par exemple, excelle dans cet exercice en intégrant une frise chronologique sur son site, qui détaille chaque étape par laquelle le client passera. Cela permet à l’acheteur de visualiser le déroulement, de la commande à la livraison, et de mieux comprendre le délai d’attente.

chronologie précommande

De plus, Asphalte mise sur la pédagogie via ses réseaux sociaux, en publiant régulièrement des posts qui détaillent leurs choix stratégiques autour de la précommande. Cette transparence renforce la confiance du client envers la marque. Une communication continue et claire est donc primordiale pour rendre l’expérience de la précommande plus compréhensible et acceptable.

Se faire accompagner pour passer à une production plus agile

Pour réussir à être agile dans ta production, il va falloir repenser les modèles traditionnels d’organisation en implantant de nouveaux outils. Pour cela, je t’invite à découvrir 4 outils précurseurs sur le marché :

  • Tekyn un service clé en main qui te permet de produire à la demande à travers une plateforme qui gère l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement.
  • On demand for good du CETI est également une plateforme qui aide à la production à la demande. Elle regroupe des outils comme de l’analyse de données des consommateurs, la gestion des stocks de matière, la personnalisation et l’analyse des dépenses.
  • Lectra lance aussi son offre Fashion on demand by Lectra qui est une solution qui vous permet grâce à la conception 3D d’optimiser votre emploi matière. La coupe du modèle ne commence qu’à partir d’un nombre précis de commandes passées. On peut lancer des productions sur des stocks tissus sur flux tendu. Le service permet de produire hyper rapidement tout en réduisant ses coûts matières.

Et si ces nouvelles méthodes de production vous semblent encore opaques après votre lecture, c’est peut-être que vous avez besoin d’un accompagnement ?

Venez découvrir ma formation Modulab pour apprendre à créer sa marque de mode éthique.

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