Etape 1 : Découvrir le marché de la mode

L’industrie textile ne dévoile pas son jeu si facilement…

Peut-être que tu as déjà essayé de dessiner les modèles de vêtements de ta 1ère collection, ou bien de contacter des fournisseurs. Mais les résultats ne sont pas à la hauteur de tes attentes : tu n’es pas sûr que tes vêtements soient bien réalisables, et aucun fournisseur ne te répond…

En réalité, tu as fait les choses dans le mauvais ordre. Je conseille toujours d’abord à mes clients qui ne viennent pas du milieu de la mode, d’essayer de comprendre cette industrie en détail :

• les différentes étapes de fabrication d’un vêtement
• les différents types de matières textiles
• les différents métiers, modéliste, styliste, chef de produit…

Pour créer ta marque de vêtements et devenir un vrai chef d’entreprise, il est indispensable de comprendre le marché dans lequel tu vas évoluer sous peine de faire de grosses erreurs et de ne pas être pris au sérieux.

Pour cela, tu peux adhérer à des associations professionnels textiles comme Fashion Green Hub qui organise régulièrement des Fashions Green Days avec pleins de conférences pour en apprendre plus sur la mode durable.

Tu peux également suivre tes concurrents et t’informer sur le marché et ses évolutions. Amuse-toi à tenir un journal de bord écrit et visuel en notant par exemple : les prix pratiqués, les innovations, une façon particulière de communiquer, un style de vêtements qui revient souvent, un type de tissu écoresponsable…

Moi en tant que styliste pour Momout, en train de participer à une table ronde sur la place de la femme dans la mode engagée.

Tu peux aussi suivre des formations comme Modulab qui va t’apprendre à créer ta marque de A à Z.

Etape 2 : avant de créer sa marque de vêtements, trouver la bonne idée

Une fois que tu connais mieux l’univers du textile, il est temps d’éclaircir tes idées.

Pour cela, tu peux commencer par un brainstorming qui évoque toutes les idées que tu as autour de la création de ta marque : besoin auquel tu veux répondre, nom de marque, modèle de vêtement, cible, univers de marque, façon de vendre, concurrence…

Essaye ensuite de faire des connexions entre les éléments pour voir si tes idées semblent cohérentes les unes par rapport aux autres. Par exemple, si tu souhaites faire des vêtements pour senior, tu n’as pas besoin de faire d’étude de marché pour savoir que la vente en ligne ne sera pas une bonne idée. Rien qu’avec ton intuition, tu peux déjà faire pas mal de tri.

Dans un second temps, tu peux aussi réfléchir au type de chef d’entreprise que tu veux être, et de quelle manière tu veux travailler :

• Qu’est-ce que tu veux faire, et qu’est-ce que tu veux déléguer ?
• Comment vas-tu organiser tes semaines ?
• Est-ce que tu seras à 100% sur ton projet de création de marque de vêtements, ou bien garderas-tu un autre job à côté ?
• Si tu te projettes dans plusieurs années, comment voudrais-tu que ton entreprise évolue (nombre de salariés, taille de l’entreprise…) ?
• Au bout de combien de temps veux-tu te dégager un salaire ?

L’objectif de cette étape, c’est d’arrêter de simplement imaginer la création de ta marque de mode dans ta tête, mais de tout coucher sur le papier pour commencer à rendre cela concret.

C’est aussi le moment où tu vas pouvoir réfléchir à un nom pour ta marque de vêtement. Je sais que c’est une étape qui donne souvent du fil à retordre. Prends ton temps, il n’est pas urgent de connaître ton nom de marque. Cela deviendra plus important quand tu commenceras à développer tes produits, car tu seras peut-être amené à broder ton logo sur les modèles.

Etape 3 : Définir les fondations de ta marque de vêtements

Maintenant que tu as posé tes idées sur le papier, il est temps de se recentrer pour faire le tri et définir une stratégie solide pour ta marque.

C’est le moment où tu dois définir ce qu’on appelle la plateforme de marque.

La plateforme de marque est un ensemble d’éléments fondamentaux qui définissent l’identité, la personnalité et la position d’une marque sur le marché. Elle sert de cadre stratégique pour guider toutes les activités de création de produits, de communication et de marketing de la marque.

Sur cette plateforme tu retrouveras :

• La mission de l’entreprise, qui est son objectif général.
• La vision, qui est la destination finale à laquelle tu rêves d’arriver avec ta marque.
• Les valeurs de l’entreprise, qui sont l’ensemble des principes chers à ta marque.
• La promesse de vente, qui est la valeur ajoutée que tu proposes via tes produits. C’est ce que tu promets à tes clients à travers tes produits, il faut qu’elle réponde à un besoin concret.
• Le positionnement, qui est la manière dont la marque se présente et se différencie face à ses concurrents sur le marché.
• La clientèle cible, qui représente le profil type de client qui aurait envie et besoin d’acheter tes produits.
• C’est ma touche personnelle mais j’aime bien aussi y ajouter la typologie de produit et le style de ton vestiaire.

Ces éléments permettent de définir clairement ce que la marque représente, comment elle se différencie de la concurrence et comment elle souhaite être perçue par son public cible. La plateforme de marque va t’aider à construire une marque solide. Une fois que tu as tous ces éléments en tête tu verras qu’il sera beaucoup plus facile ensuite de définir tes produits, ton identité graphique, ta stratégie commerciale…

La plateforme de marque va devenir une vraie boussole pour toi !

Etape 4 : Confronter ton idée de marque de mode au marché et à ta cible

Mais pour créer sa marque de vêtements, il ne suffit pas d’avoir une belle idée sur le papier. Il faut que cette idée plaise à ta cible.

C’est là que tu vas pouvoir entamer ton étude de marché textile, ainsi que l’étude de ton client idéal.

Ton étude de marché va se décomposer en trois temps :

• Tu vas d’abord faire l’étude globale de ton marché qui est peut-être par exemple, la mode enfant, la lingerie, le vêtement de tennis… Tu peux te servir de la méthode PESTEL qui consiste à analyser les opportunités et les freins de ton marché selon différents domaines : l’économie, le politique, le social, la technologie, l’écologie et la législation.
• Ensuite, tu pourras faire dans un second temps une étude concurrentielle grâce à un benchmark. Un benchmark est un outil te permettant de te comparer à tes concurrents, selon différents critères comme les prix, les performances, les produits, le style ou tout autre critère que tu juges pertinent.
• La dernière étape est de réaliser une étude de clientèle cible. Pour cela, je te conseille de questionner de potentiels clients via un questionnaire écrit et aussi à l’oral. L’objectif de ce questionnaire est double : vérifier que ton concept plaît, et comprendre encore plus en détail qui est ta cible. Mieux tu comprendras leurs besoins et habitudes, plus tu arriveras à créer des produits commerciaux et à bien communiquer.

Avec ma cliente Momout, on a par exemple mis au point un questionnaire complet pour être sûrs que le legging de sport de grossesse qu’on développait était parfaitement adapté aux besoins d’une femme enceinte.

Etape 5 : Définir ton offre commerciale et ta stratégie de prix

On avance une étape de plus vers la création de ta marque de vêtements en définissant ton offre de produit et ta stratégie de prix.

L’offre commerciale désigne le type de produit que tu veux faire en fonction de ta cible et de tes objectifs commerciaux. Dans le textile, on appelle cela le cadre de collection. Tu y trouveras beaucoup d’informations comme le prix, une idée du produit (robe longue, ou tee-shirt à manche courte…), les coloris, un ordre de quantité, la période de commercialisation (automne/hiver ou printemps/été par exemple), les caractéristiques du produit (une forme, une matière, un imprimé)…

Chaque saison, ce cadre sera revu en fonction de ta stratégie de prix qui peut évoluer en fonction de la conjoncture économique (augmentation des matière premières, du coût de l’électricité et donc de la production…), de l’analyse des ventes de la saison précédente, mais aussi des tendances du marché qui évoluent (telle couleur qui n’est plus à la mode par exemple).

En parallèle du travail sur le cadre de collection, tu vas aussi devoir réfléchir à une stratégie de prix. Il en existe différentes comme celle du prix bas (ou prix d’écrémage) qui fixe un prix inférieur à celui des concurrents pour pénétrer rapidement le marché ou attirer une part importante de la clientèle, ou encore celle du prix premium qui fixe des prix plus élevés que celui des concurrents pour positionner le produit comme offrant une valeur supérieure.

Pour définir quelle stratégie te correspond le mieux tu peux prendre en compte plusieurs critères :

• Tes objectifs commerciaux, si tu veux faire de petits volumes par exemple, tu seras forcément obligé de pratiquer des prix plus élevés car tu ne feras pas d’économie d’échelle (plus tu produis, plus le coût pour par produit diminue). C’est très souvent le cas des marques qui se lancent, car elles n’ont pas encore la notoriété pour faire de gros volumes de vente.
• Ta cible, demande-toi quel prix elle est prête à payer, et quelle perception elle aura du produit si il est à tel ou tel prix.
• Ton marché, tu dois t’aligner sur le marché, à moins d’avoir une vraie valeur ajoutée à proposer.
• Ton coût de revient, tu ne peux pas vendre à perte, pour calculer le prix de vente de tes vêtements tu dois multiplier ton coût de revient par un coefficient de marge allant de 2 à 4.

Tu l’as compris ta stratégie de prix n’est pas une étape à négliger, car elle peut être déterminante sur tes ventes et donc sur ton chiffre d’affaires.

Etape 6 : S’organiser et passer à l’action pour enfin créer ta marque de vêtements

Maintenant que toute la stratégie est claire et bien pensée, il est temps de passer à l’action pour enfin créer ta marque de vêtements !

Pour cela, tu as 2 tâches à mettre en place : définir ton budget de lancement, et définir un rétroplanning.

Comme tu t’en doutes, quand on lance une marque, on doit dépenser pas mal d’argent pour la développer : identité graphique, site internet, styliste, avocate… Et comme l’argent ne tombe pas du ciel, je te conseille de définir un budget précis. Pour cela, fais la liste complète de toutes tes dépenses. Si tu as du mal à estimer les coûts, tu peux faire faire des devis. Au moment des devis, n’hésite pas à questionner les prestataires sur leurs délais, cela te sera très utile pour le rétroplanning.

Il ne faut pas confondre le budget alloué à ton lancement dont tu auras besoin au début, et le budget récurrent lié au fonctionnement de l’entreprise : abonnement à des logiciels, locaux, développement de nouvelles collections, salaire… Le budget de lancement sera amorti au fil des mois à force de faire des bénéfices, c’est pour cela que la plupart des entrepreneurs ne se payent pas les premières années de lancement d’une entreprise. Ils doivent attendre d’éponger ce budget de lancement, et d’être à l’équilibre pour avoir un salaire.

La seconde étape est de faire ton rétroplanning qui est une méthode de planification de projet qui commence par la date de fin et travaille ensuite en sens inverse pour identifier les étapes et les délais nécessaires pour atteindre cet objectif final.

Par exemple, si je veux lancer ma marque pour noël, je vais me demander à quelle étape je devrais en être en décembre, puis en novembre, puis octobre, et ainsi de suite jusqu’au tout début du projet.

La construction d’un rétroplanning implique généralement les étapes suivantes :

1. Identifier la date de fin du projet : C’est la date à laquelle le projet doit être achevé ou livré. Je te conseille de choisir une date stratégique, il ne serait pas pertinent de sortir ta collection de pulls en mars alors que tu fais de la précommande et que tes clients recevront leur pull en juin.
2. Décomposer le projet en tâches : Identifier toutes les tâches nécessaires pour accomplir le projet et les classer par ordre chronologique.
3. Estimer la durée de chaque tâche : Déterminer le temps nécessaire pour accomplir chaque tâche.
4. Déterminer les dépendances entre les tâches : Identifier les tâches qui doivent être accomplies avant que d’autres ne puissent commencer. Par exemple, tant que tu n’as pas fait les dessins de tes vêtements avec la styliste, il ne sert à rien de chercher des fournisseurs de matières.
5. Organiser les tâches par ordre chronologique inverse : Commencer par la dernière tâche (le lancement de ta marque) et remonter jusqu’à la première tâche (le début du projet).

Le rétroplanning est utile car il permet de visualiser clairement les étapes nécessaires pour atteindre ton objectif de manière réaliste. N’hésite pas à prévoir un peu de marge pour chaque tâche, surtout celle où ce n’est pas toi qui intervient (en gros ne me prévoit pas un délai de 3 semaines seulement pour finaliser tes prototypes, même si c’est ce que ton atelier t’annonce).

Il y aura forcément des imprévus et c’est normal, n’hésite donc pas à réajuster ton planning pour vérifier que ta date finale de lancement est toujours réaliste. C’est vraiment ta feuille de route pour être sûr de parvenir à ton rêve de créer enfin ta marque de mode !

Etape 7 : Déposer les statuts de ton entreprise et protéger ton nom de marque

C’est une étape qui peut parfois faire un peu peur, mais tu dois t’occuper de tout l’aspect juridique de ta marque. Cela regroupe de nombreux points à prendre en compte :

• choisir le statut de ton entreprise
• déposer ton nom de marque
• protéger tes créations
• veiller à la conformité réglementaire de ton activité
• veiller à la conformité des produits et de leurs étiquettes
• définir des contrats auprès de tes prestataires et surtout des usines
• définir les mentions légales et tes CVG
• vérifier la conformité à la RGPD…

Cette liste n’est bien sûr pas exhaustive, et comme tu as pu le remarquer, elle est surtout très technique. Je te conseille donc de te faire accompagner par un professionnel, et je ne peux que te recommander Glynnis Makoundou qui est une avocate spécialisée justement pour les marques de mode et qui propose un accompagnement complet sur le sujet. Elle avait d’ailleurs déjà écrit un article sur le blog qui expliquait les aspects juridiques à prendre en compte quand on crée sa marque de vêtements.

Etape 8 : Créer ton identité graphique

Quand on parle d’identité graphique, il y a deux camps : ceux qui veulent la faire eux-mêmes en bidouillant, et ceux qui veulent passer par un graphiste. Honnêtement, si tu n’es pas du métier je te déconseille fortement de la faire toi-même, surtout si ton logo doit apparaître directement sur les vêtements.

Mais si tu décides de la réaliser toi même je vais quand même te donner les étapes principales pour la créer :

1. Créer ton logo : Le logo est l’élément central de l’identité graphique d’une marque de mode. Il doit être distinctif, mémorisable et refléter l’essence de ta marque ! Autre point important à prendre en compte surtout pour une marque de mode, il doit pouvoir être brodé facilement ou imprimé en sérigraphie, donc pas de logo avec de multiples détails.
2. Choisir la palette de couleurs : Les couleurs doivent être cohérentes avec l’image que tu veux transmettre, et tes valeurs. Si par exemple, tu veux être une marque plutôt positionnée jeune et féminine, peut-être que tu auras tendance à aller vers des couleurs assez fraîches et vibrantes comme l’orange, le rouge, le violet ou le rose.
3. Choisir la typographie : Les polices doivent être lisibles, et coller à ton univers de marque. Et veille aussi à ce que tu puisses les utiliser pour un usage commercial (je te vois venir, interdiction d’aller piquer des polices payantes sur Dafont ! ).
4. Créer des éléments visuels complémentaires : En plus du logo, tu peux avoir besoin d’autres éléments visuels tels que des motifs, des icônes, et des illustrations. C’est quelque chose qu’on a tendance souvent à oublier quand on fait son identité soi-même, alors que c’est souvent ce qui véhiculera le plus l’univers de marque dans les actions de communication.

Tu as maintenant toutes les étapes pour créer une identité de marque aux petits oignons !

Etape 9 : trouver des financements pour ton projet de marque de mode

Une fois que tu as une idée du budget, tu vas pouvoir définir un business plan, qui est un document détaillé qui décrit les objectifs d’affaires d’une entreprise, ainsi que les stratégies et les plans d’action pour les atteindre. Il sera ton allié pour obtenir un financement auprès d’investisseurs ou de banquiers.

Un business plan comprend plusieurs sections clés, telles que :

1. Résumé exécutif : Une synthèse des principaux points du plan, souvent utilisée pour donner un aperçu rapide de l’entreprise et de ses objectifs.
2. Description de l’entreprise : Une présentation détaillée de l’entreprise, y compris sa mission, sa vision, ses valeurs, son historique, sa structure organisationnelle, etc. C’est là que tu pourras te servir de la fameuse plateforme de marque.
3. Analyse du marché : Une évaluation approfondie du marché comme la taille du marché, les tendances, la concurrence, les segments de clients, etc. C’est ici que tu peux te servir de ton étude de marché et la description de ton client idéal.
4. Stratégie de marketing et de vente : Le plan commercial pour attirer les clients et générer des revenus. C’est aussi ici que tu pourras aborder la stratégie de prix, et le cadre de ta collection. Tu devras par contre compléter avec la stratégie de vente : moyen de distribution (boutique, e-commerce…), canaux de communication, publicité…
5. Plan opérationnel : Les détails sur la façon dont l’entreprise sera gérée au jour le jour, y compris les opérations, la logistique, la production, etc.
6. Plan financier : Les projections financières, y compris les états financiers prévisionnels tels que le bilan, le compte de résultats et le tableau de trésorerie, ainsi que les besoins en financement et les stratégies pour atteindre la rentabilité. Pour cette partie, il sera obligatoire de passer par un expert-comptable qui saura mieux manier les chiffres que toi !

En résumé, un business plan est un outil essentiel pour définir la vision de ta marque de mode, planifier sa croissance et convaincre les banques de son potentiel et de sa viabilité.

Mais pour financer ton projet, il n’y a pas que les banquiers. Tu peux aussi faire appel à une campagne de crowdfunding, à des subventions diverses comme celle de la BPI ou encore participer à des concours d’entrepreneur pour gagner des prix comme la bourse Shine, une banque en ligne qui propose une bourse pour les femmes entrepreneuses qui ont un projet à impact social ou environnemental.

Etape 10 : Dessiner sa collection de vêtements

C’est l’étape où j’interviens, maintenant que tout est cadré, tu vas enfin pouvoir passer à la partie création de ta collection de mode. Pour cela tu vas devoir faire appel à une styliste freelance.

Je préfère être transparente, je sais que certains essayent de sauter cette étape, mais tu ne pourras pas te passer d’une styliste pour plusieurs raisons.

La première raison, c’est que la modéliste ou le bureau d’étude peuvent refuser ton projet si tu n’as pas de styliste. Ils ont besoin de plus qu’un joli dessin. Ils leur faut aussi une fiche technique complète pour comprendre tes modèles en détail et tes finitions.

Le deuxième risque, c’est de te retrouver avec une collection qui n’est pas commerciale. Un des points forts de la styliste, c’est de proposer une collection en accord à la fois avec tes envies mais aussi le marché et les tendances du moment. Elle a une expérience qui lui permet de savoir ce qui fonctionne ou non. Pour cela, elle a tout un tas d’outils créatifs comme le moodboard et les gammes couleurs qui lui permettent de définir un univers beau et désirable pour ta cible.

Et dernier point, tu risques de te retrouver avec des produits non rentables ou pas faisables de manière industrielle. Avant même d’avoir lancé des prototypes, la styliste peut te dire facilement les finitions qui coûtent cher, et donc te dire si ton produit pourra rentrer dans le prix de vente que tu t’es fixé.

Une fois que la styliste a défini toute la partie créative de la collection, le prototypage pourra être lancé. C’est la modéliste ou un bureau d’étude rattaché à ton atelier de confection qui vont se charger de créer les patrons. En général, il te faudra 2 à 3 prototypes pour mettre au point ton modèle.

Une fois le dernier prototype réalisé, la modéliste va grader ton patronage (en S, M, L…). Ensuite, il ne restera plus qu’à lancer la production de ta collection de vêtements dans l’usine que tu auras trouvée !

Etape 11 : Trouver ses fournisseurs textiles et son atelier de confection

Trouver vos fournisseurs de tissu et votre atelier de confection est souvent la partie qui vous donne le plus de fil à retordre. Mais ne vous inquiétez pas ce n’est pas si compliqué !

Tout d’abord, il faut définir précisément les critères de votre recherche, selon ce que vous avez défini comme modèle avec la styliste puis la modéliste :

• la fibre du tissu (coton, viscose, lin…)
• l’armure du tissu (satin, jersey…)
• les critères écologiques (label oeko tex)
• le prix au mètre visé
• la quantité de tissu nécessaire pour le modèle (la majorité des fournisseurs vont vous imposer des minimums de quantité de métrage)
• le type de produit à confectionner (lingerie, prêt à porter, sport..)
• le coût de revient visé pour chaque modèle de la collection
• la quantité de modèles que vous voulez produire (encore une fois il y a des minimums)

En fonction de ces critères vous allez pouvoir vous diriger vers les fournisseurs qui vous correspondent, il en existe de toute sorte :

• le fournisseur de tissu (fabriquant ou grossiste)
• le fournisseur de stock dormant
• le fournisseur de produit prêt à façon (il ne fait que la confection, vous devez lui fournir, les tissus, fournitures et patrons)
• le fournisseur de produit fini (rien à fournir, tout est pris en charge du tissu jusqu’au packaging)

Mais là vous vous demandez, mais où trouver les contacts de ses fournisseurs ?

Et bien via différents moyens comme les salons textiles professionnels (Première Vision étant le plus connu), le bouche-à-oreille ou encore internet en allant par exemple lire mon article : Créer sa marque de vêtement : 12 noms de fournisseurs. Comme je le disais précédemment, préparez- vous avant d’entrer en contact avec les fournisseurs. Ils sont assaillis de demandes de jeunes marques quotidiennement et sont obligés de faire du tri. Pour sortir du lot, il faut être pro et extrêmement clair dans sa demande.

Etape 12 : Définir sa stratégie de distribution

C’est un élément que vous avez déjà dû aborder lors de la création du business plan de votre marque de mode. Mais il est impératif de définir votre stratégie de distribution en détail. Elle se choisit en fonction des objectifs de vente et de l’endroit où la clientèle cible à l’habitude de faire ses achats.

Il existe 3 grandes catégories de distribution pour votre marque :

• La distribution en B to B dans des points de vente physiques. Des revendeurs comme Les Galeries Lafayette ou un concept store, vont vous passer une commande de X produits qu’ils vont revendre dans leur boutique. L’avantage de cette stratégie est de vous assurer des quantités précises. Vous prenez donc moins de risque, mais par contre vous allez devoir leur céder une partie de votre marge.
• La distribution B to B mais sur le web. C’est le même fonctionnement qu’en physique mais cette fois avec des plateformes de vente en ligne comme We Dress Fair, ou La Redoute.

La distribution B to C sur le web, c’est-à-dire avoir votre propre site marchand. C’est l’option qu’utilise une majorité des créateurs de marque de vêtements. Elle est avantageuse par sa simplicité, mais demande par contre d’être très bon en marketing. Vous allez par exemple devoir travailler la stratégie SEO de votre boutique en ligne avec par exemple un blog.

Etape 13 : Préparer la communication du lancement de sa marque de vêtements

On arrive enfin à la dernière étape de ce long parcours pour comprendre comment créer sa marque de vêtements… Houra !

Je vous le dis tout de suite, vos produits ne vont pas se vendre tous seuls comme des petits pains (oui je sais c’est la douche froide, mais c’est pour votre bien). Il va falloir mettre en place des stratégies pour faire connaitre votre marque avant même que vous ayez sorti votre première collection.

Pour cela, je vous conseille de réfléchir aux canaux de communication. Dans la majorité des cas, les marques de mode sont sur Instagram (ou maintenant TikTok), c’est vraiment un incontournable. Ensuite, vous pouvez aussi penser à un autre support de contenus plus longs comme un blog, un podcast ou une chaîne youtube.

Il ne vous reste plus qu’à créer du contenu de manière régulière en lien avec votre marque de mode. Vous pouvez par exemple parler des coulisses de la création de vos collections, ou bien parler d’un sujet en rapport avec votre marque. Par exemple, la marque Bonne Geule tient un blog où elle parle de mode masculine en détail.

Plus tôt vous commencerez à communiquer, mieux vous vendrez vos vêtements lors du lancement. Vendre c’est créer de la confiance et du désir, et ça, ça prend beaucoup de temps.

Bien sûr, il ne faudra pas non plus ménager vos efforts le jour du lancement. Un lancement se prépare comme si c’était un vrai événement. Vous pouvez par exemple faire une soirée de lancement, avoir des parutions presse, organiser un jeu-concours, vous faire interviewer dans un podcast…

Pour résumer, dans un premier temps on documente les coulisses sur 1 ou 2 canaux de communication, puis le jour du lancement on crée un vrai buzz comme si c’était l’événement de l’année !